Faire face... #CahierDeCrise n°8

Un peu de temps aujourd’hui, pour préparer une grande initiative que je lancerai la semaine prochaine (ceci est un appât). Pas si facile d’en trouver le temps et l’espace alors que l’actualité nous prend par le col et que les questions se multiplient sur la relance. Mais je me prépare pour que les choses soient bien faites. On y viendra.

Je viens de terminer un nouveau courrier à la direction d’ArcelorMittal pour leur demander des engagements clairs pour l’avenir. Un autre est en train de partir à Jean-Michel Blanquer concernant la situation dans l’éducation nationale, puisque j’ai été saisi de nombreuses interrogations. Un échange avec Aurore Raoux, conseillère départementale, attire mon attention sur la situation des pêcheurs d’une part et des centres de santé d’autre part. Il me reste encore de nombreux appels à passer et j’espère pouvoir rattraper le temps demain.

Nous apprenons dans la presse économique que quelque 359 milliards d'euros de dividendes (12 milliards de plus que l'an dernier) sont en train d’être versés par les entreprises européennes à leurs actionnaires. Ça donnait déjà mal au ventre en temps ordinaire, mais alors là, non content d’être indécent, c’est insensé ! Depuis quelques jours, nous préparons des dispositions à intégrer dans la loi pour empêcher cela avec mon équipe ; elles sont en train de s’affiner. Selon les Echos, le gouvernement a déclaré par la voix de Bruno Le Maire que « les entreprises qui distribueraient des dividendes ne pourraient bénéficier des reports de paiement des charges sociales et fiscales, voire du chômage partiel ». On va suivre ça de près. En tout cas, les questions qui se posent aujourd’hui, il faudra pas faire semblant de ne pas les voir demain, en la matière. 

En réalité les tensions sociales sont en train de ressurgir, dans les entreprises ou dans la fonction publique. Le Président et le gouvernement ont pensé que la crise allait les étouffer alors qu’il faut au contraire se mettre à l’écoute plus encore aujourd’hui pour faire face et pour permettre à toute la société de faire face.

Le site franceinfo.fr a publié aujourd’hui une tribune intitulée "Plus jamais ça ! Préparons le jour d'après'", signée par 18 responsables d'organisations syndicales, associatives et environnementales parmi lesquels Philippe Martinez (CGT), Aurélie Trouvé (Attac), Jean-François Julliard (Greenpeace) et Cécile Duflot (Oxfam). Ils lancent lancent un appel "à toutes les forces progressistes et humanistes [...] pour reconstruire ensemble un futur, écologique, féministe et social, en rupture avec les politiques menées jusque-là et le désordre néolibéral". C’est une absolue nécessité. Je ressens partout cette exigence monter ces derniers temps et la crise vient encore en rehausser l’urgence. J’ai pu échanger brièvement cet après-midi avec quelques personnalités de différentes sensibilités sur ce sujet. Il faut construire l’alternative à Macron et au libéralisme, et mettre l’extrême droite hors-jeu. Les questionnements qui nous traversent aujourd’hui appellent des réponses d’une gauche renouvelée et offensive pour une issue sociale, écologiste et démocratique à la crise. Cette tribune, dans un tel moment, malgré les difficultés, donne bien le ton. C’est une tâche qui est devant nous et qui ne peut pas être l’affaire de quelques uns.

Je m’interromps pour apprendre le départ d’un ami, Jean-Charles. Chacune, chacun, risquons sans doute d’être confrontés à cela, à un moment ou à un autre, dans les jours qui viennent, dans nos confinements prolongés et nos demi-solitudes, obligés d’attendre des temps meilleurs pour l’au-revoir. L’épreuve se fait plus vive. Mais à bien y penser, même si on a le droit d’être affecté, peut-être même un moment découragé, je me dis que tout ce qu’on a vécu ensemble est un appel à relever la tête, à chercher encore l’étoile. La société se bat, les femmes et les hommes dans ce moment de repli montrent aussi toute la beauté de l’humanité, tout son désir de vie et de bonheur. Comme on prend, j’imagine, la crinière d’un cheval, il faut s’y agripper avec le beau souvenir, inscrit dans son être, de ceux qui sont partis. 
 
Faire face, aujourd’hui, demain. Prendre sa part. 
Voilà, je m’arrête ici pour aujourd’hui...