Retards...

Rattraper du retard. C’était l’objectif de la journée. Courir après le temps. Mission à moitié accomplie, mais ainsi va la vie d’un député.

La vie d’un Président, c’est autre chose : lui, il promène à Marseille, rendant visite hier au professeur Raoult pendant trois heures, on ne sait pas trop bien pour envoyer quel message. Car on est bien dans la représentation, dans la mise en scène, dans le théâtre, non ? De mon côté, entre deux courriers finalisés, j’ai pu échanger avec mes amis Jean-Luc Gibelin et Roland Gori sur les enjeux sanitaires que l’un et l’autre connaissent bien, afin de nourrir ma réflexion du moment, mais il reste encore du monde sur la liste. Et la proposition de loi sur la politique publique du médicament avance bien. 

Il y a des propositions pour prendre soin de notre outil de production industrielle

La Provence publiait ce matin un entretien instructif avec monsieur Bruno Ribo, le directeur du site ArcelorMittal de Fos. « Les politiques publiques auront un rôle fort à jouer », indique-t-il quand on lui demande s’il aura « besoin de soutien ». Il ajoute : « Nous demandons aux politiques de nous aider pour réduire notre impact environnemental ». Cela ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd, car il y a des propositions pour prendre soin de notre outil de production industrielle. Ce soir, monsieur Philippe Darmayan, Président d’ArcelorMittal France a répondu à mes courriers de façon plus détaillée, jugeant mes interrogations « légitimes », et c’est instructif également. Il m’indique que sa première priorité a été de « protéger le personnel », sa deuxième de « protéger l’outil industriel » et me confirme que ce sont bien des considérations économiques liées à la crise qui ont motivé la décision de mettre le site à l’arrêt, ce qui n’est pas une opération simple. Enfin, il m’incite « à ne pas considérer cet arrêt progressif des installations comme un arrêt définitif ». C’est bien mon intention, et c’est bien que la direction d’ArcelorMittal l’écrive. Les échanges doivent se poursuivre. Les questions posées appellent en effet une mobilisation de tous les acteurs. C’est d’ailleurs pourquoi, avec Jean Hetsch, le maire de Fos-sur-Mer, je me suis adressé au ministre de l’économie et des finances afin que puisse s’organiser une table ronde sur l’avenir du site et de la sidérurgie, avec les moyens du confinement, afin de commencer à envisager la suite. Elle doit se construire avec les salariés, qui en seront les acteurs et leurs organisations, et c’est l’occasion d’imaginer ensemble l’avenir du site dans son territoire.

Je viens de terminer le premier jet d’une résolution que je pense proposer à l’Assemblée nationale pour une relance industrielle écologique et sociale. La crise du coronavirus, plongeant le pays dans un confinement relatif, si elle n’a pas tout mis à l’arrêt, a brutalement ralenti les activités humaines et donc l’économie de notre pays comme du monde entier. Dès aujourd’hui se prépare la relance économique et productive. Alors que la guerre économique mondialisée est demeurée la toile de fond des stratégies de gestion de crise, nous devons en assurer une maîtrise démocratique, afin qu’elle ait lieu, mais qu’elle soit écologique et sociale. Le redémarrage des activités ne doit pas se faire dans l’exacerbation de la compétition impitoyable qui conduit à détruire des emplois, des savoir-faire, des vies, de la valeur, des outils de production... Car nous devons protéger et même bichonner notre appareil productif qui est précieux. Qu’aurions-nous à gagner à de nouvelles délocalisations de production ? Et nous devons prendre soin des ouvriers, des ingénieurs, des employés et de leurs savoir-faire. Le redémarrage de nos activités ne doit pas se faire dans le sacrifice des humains et de la planète. Il doit au contraire se penser et se réfléchir avec celles et ceux qui le font vivre, et avec la volonté d’accélérer la transition écologique en traversant cette épreuve et de ne pas continuer comme avant. 

L’intervention publique est nécessaire et elle peut prendre différentes formes, depuis les aides nécessairement conditionnées jusqu’aux prises de participation de nationalisations, évoquées un temps par le ministre lui-même. Il faudrait aussi réfléchir à l’institution de passeports sociaux et environnementaux pour les marchandises et à une démarche de planification,  qui pourrait se construire avec une sorte de conseil d’orientation regroupant les acteurs concernés. Dans ce moment il s’agit aussi de conquérir ou de reconquérir des leviers d’action pour réorienter le cours des choses.

C’est une question qui doit se poser bien au-delà des frontières de notre pays. Et nous prendrions encore du retard...

 

La fabrique du commun

22 boulevard Mongin

13500 Martigues

téléphone : 04 42 02 28 51 - 04 42 02 28 53

 

Dans votre ville un jeudi par mois sur rendez-vous 

  • Port-Saint-Louis du Rhône le 1er jeudi du mois de 15h30 à 17h Maison de services au public
  • Istres le 2ème jeudi du mois de 16h à 17h30 Hôtel de ville
  • Port de Bouc le 3ème jeudi du mois de 16h à 17h30 CC Elsa Triolet

 

Lettre d'information