Le prix à payer #CahierDeCrise n°6

Il fait beau mais les ordonnances du gouvernement sont en train de pleuvoir. 
Peut-on être étonné qu’il profite de la crise pour se livrer à une nouvelle attaque sociale ? Pendant le confinement, il appelle à aller au travail. Il refuse d’agir pour ne maintenir que les activités indispensables à passer le temps de crise aiguë, en engageant une démarche avec les acteurs économiques et sociaux pour les définir au plus près. Il cherche à faire supporter la situation par les salariés : plutôt les congés confinés que le chômage partiel, qu’il semble accorder au compte-goutte alors que toute l’économie est impactée. C’est pour cela qu’il donne prise aux employeurs sur les congés, les RTT et les repos hebdomadaires. Désormais, il pourra, sous réserve d’un accord de branche ou d’entreprise, différer une semaine de vacances en prévenant le salarié un jour avant, imposer le fractionnement, suspendre le droit à un congé simultané avec un conjoint… Il pourra sans autre réserve que de ne pas excéder dix jours au total, imposer ou modifier les RTT un jour avant, imposer la prise des jours du compte épargne temps. 

Sur la brèche #CahierDeCrise n°5

Journées tourbillonnantes. La ville est froide, aujourd’hui, comme recouverte d’une ombre sans cigales. Pourtant, le temps a recommencé à s’accélérer. L’après-midi se termine et je commence à peine cette chronique du jour. Il faut s’y tenir, au risque qu’elle soit un peu décousue. 

Préoccupation pour quelques grosses entreprises industrielles du port, leurs sous-traitants. Et leurs salariés. Discussions avec des responsables syndicaux, avec Jean Hetsch (le maire de Fos), des directions d’entreprises, le Préfet, ou encore le délégué interministériel qui m’a appelé ce matin... Je suis sur la brèche afin d’évaluer la situation dans le détail, de ne pas subir son évolution et de faciliter les échanges. Le discours du gouvernement sur cette question manque singulièrement de cohérence, ou alors elle est cachée. Restez chez vous d’un côté. Allez travailler de l’autre. Avec des incitations déraisonnables à rompre le confinement tandis que se durcissent les contrôles et les sanctions. Une journaliste de France Info m’a même interrogé sur le recours au traçage numérique pour les personnes porteuses du virus, semble-t-il envisagé par certains du côté du gouvernement. Franchement, ce n’est pas avec ces méthodes intrusives, liberticides et infantilisantes qu’on s’en sortira. Il faut clarifier les messages et ne pas céder au dumping, puisqu’il semble que des multinationales en Europe et peut-être des Etats essayent de maintenir leur effort de production bien au-delà du nécessaire pour prendre des parts de marché. Cela appelle une offensive européenne claire pour ne pas jouer à ça. 

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Liés et éveillés #CahierDeCrise n°3

Entre le suivi de la séance à l’Assemblée d’hier, les courriers, les échanges avec les uns et les autres pour bien appréhender les enjeux, les projets de plus long terme, notamment sur les retraites, ont attendu que la soirée soit bien avancée. Aujourd’hui, voici quelques réflexions un peu plus en recul, qui valent ce qu’elles valent.

« Nous sommes en guerre », a martelé le président de la République lors de sa dernière intervention télévisée, et à chaque fois, le mot m’a fait frémir un peu plus. Un peu de temps a passé et cela m’autorise à y revenir sans être accusé de vouloir faire de la polémique. Simplement pour réfléchir. Je ne dirais pas ça. Je vois bien qu’on peut facilement se laisser emporter à parler de la sorte, pour s’affubler d’un costume de héros, de soldat ou de maréchal. Mais à mon sens, c’est mal nommer ce moment et c’est mal décrire ce que nous devons faire. Les mots en disent long sur la façon dont nous sommes au monde et sur notre imaginaire. Ça compte, l’imaginaire en temps de crise. Le vocabulaire guerrier est pourtant bien souvent utilisé dans la vie courante, pour se faire comprendre et il n’est pas dans mon esprit de rechercher une forme de police pacifiste du langage qui doit aussi pouvoir dire la violence de l’existence, du réel et des sentiments. Et certains pourront argumenter, déployer tout le champ lexical qui va avec la guerre pour étayer : le front et l’arrière, l’ennemi, la discipline… Dans la guerre, cependant, il y a un conflit, un différend, des ennemis, des offensives. Je n’en vois pas vraiment trace. On peut toujours dire que le virus est notre adversaire mais il n’est pas de même nature que nous. 

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Qu’est-ce que la personne humaine ? #CahierDeCrise n°4

Les boucles se forment et ce week-end, chacun y est allé de sa contribution. Alors, je vais commencer par remercier ces artistes connus ou non qui utilisent le temps présent pour créer et pour partager sur les réseaux ou les balcons parce que la culture est notre nature. Je dois dire d’ailleurs mon inquiétude pour les artistes et personnels du spectacle vivant, les intermittents pour lesquels des mesures spécifiques sont nécessaires. La culture nous lie, elle nous rend humains toujours plus (bien au delà des réseaux et des balcons). Et donc nous en avons besoin. Nous sommes des êtres de relation, et nous voici presque contraints de le redécouvrir… Ces relations, il faut les soigner. Elles sont tellement affectées par l’état des rapports sociaux, par ces logiques de domination et de discrimination qui les structurent, par les effets de la marchandisation et de la compétition des humains. Qui devenons-nous dans le monde comme il va ? 
En écrivant cela, je pense à Lucien Sève*, grâce à qui j’ai beaucoup réfléchi à ces questions. J’apprends par l’Humanité qu’il nous a quitté. C’est pour moi une grande tristesse. Il était un grand philosophe de notre temps. Voici quelques mois, à l’approche du débat bioéthique à l’Assemblée, je m’étais rendu à sa rencontre, avec une foule d’interrogations, dans son appartement d’un quartier populaire de Bagneux. Pendant plus de deux heures, nous avions échangé. Les piles de livres s’accumulaient aux côtés de sa table de travail, où il était occupé à poursuivre l’oeuvre qu’il s’était assignée. Je me rappelle de cette humilité, de cette subtilité, de cette exigence. On la retrouvera dans ses livres, tellement utiles et tellement précieux. Il faut lire Lucien Sève. Lire par exemple : « Qu’est-ce que la personne humaine ? »

Bientôt le printemps… #CahierDeCrise n°2

Les questions arrivent toutes en même temps. Dans la période de repli, il faut particulièrement se soucier celles et ceux qui sont dans la difficulté en temps « normaux », s’il est juste de parler ainsi, les familles qui n’avaient pas de quoi payer la cantine, celles et ceux qui n’ont pas de logement, les privés d’emploi subissant la réforme de l’assurance chômage, les résidents des EHPAD… Et dans ce confinement, veiller contre les violences faites aux femmes et intra-familiales.

Chacune et chacun s’interroge à la fois sur le présent le plus immédiat et sur l’avenir qui se charge d’incertitudes. Ce matin, j’écris au PDG d’ArcelorMittal pour qu’il précise ses intentions et au ministre de l’économie et des finances pour que l’Etat suive de près l’évolution de la situation.

A l’assemblée, deux textes ont été examinés. 

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