Pierre DHARRÉVILLE, député des Bouches du Rhône

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PF2022. Mission travail et emploi

Projet de loi des finances 2022 - Mission Travail et emploi - séance du 4 novembre 2021

Après plusieurs années de réduction massive des crédits affectés à cette mission, le PLF 2022 prévoit une hausse anecdotique des financements de 60 millions d’euros à périmètre constant pour le travail et l’emploi. Néanmoins, l’enveloppe retenue pour la mission reste toujours nettement inférieure au montant du premier budget du quinquennat, une différence de 14% : elle n’affiche aucune grande ambition dans la continuité du précédent exercice. Normal, pour vous, il suffit de s’en remettre au marché qui réglera tout ça avec l’efficacité qu’on lui attribue généreusement et le sens de l’humain qui lui fait défaut cruellement.

Comment ne pas souligner pour commencer que ce budget est concomitant à la mise en application de la contre-réforme de l’assurance chômage, plusieurs fois reportée grâce aux actions judiciaires des organisations syndicales, mais maintenue de manière forcenée par le Gouvernement. Plutôt que de combattre le chômage, vous préférez vous en prendre aux  chômeuses et aux chômeurs en réduisant le montant de leurs allocations pour plus d’un million d’entre elles et d’entre eux, comme si cela pouvait régler les problèmes structurels de notre économie. Vous prévoyez ainsi 2,3 milliards d’euros d’économies sur le dos des précaires. Refusant de voir l’épreuve que constitue le chômage pour les personnes concernées, vous insinuez que le cela résulterait d’un choix de leur part : elles ne voudraient pas accepter l’une des innombrables « offres d’emploi non pourvues ». Un chiffre suffit à rappeler la durée réalité du marché du travail : il y a 13 fois plus de chômeurs que d’emplois vacants. Et s’il peut exister des secteurs en tension (on ne voit pas la trace ici d’une politique pour y remédier), une part de ces offres ne correspond pas à de véritables emplois. 

Pour arranger le tout, alors que les besoins d’accompagnement des privés d’emploi et des jeunes explosent, vous poursuivez le désengagement de l’État dans le financement de Pôle Emploi avec une baisse des subventions de 86 millions d’euros en 2022 qui s’ajoute aux précédentes mesures d’économies : au total c’est près de 400 millions d’euros qui auront été retirés au service public de l’emploi sur le quinquennat. Des baisses qui ne sont même pas compensées par l’enveloppe conjoncturelle de 175 millions d’euros attribuée à Pôle Emploi dans le cadre du Plan de Relance pour répondre aux besoins d’accompagnement des demandeurs d’emploi de longue durée. 

Au passage, comment ne pas s’alarmer des196 suppressions de postes prévues à l’AFPA en 2022, marquant l’affaiblissement continu d’un instrument public essentiel pour le développement de la formation professionnelle.

Depuis 5 ans, vous vous êtes enfermés dans un moule néolibéral et seule la double crise sanitaire et économique a obligés à déroger à votre trajectoire de baisse des dépenses publiques. 

Vous avez révisé votre politique de soutien à l’emploi en déployant des crédits supplémentaires pour couvrir de nouveaux contrats aidés afin d’amortir le choc économique issu de la pandémie, mais c’est après avoir coupé brutalement le courant entre 2018 et 2020, fragilisant le tissu associatif. 

La jeunesse ne figurait pas non plus au rang de vos priorités. En pleine crise sanitaire, vous avez refusé à plusieurs reprises d’étendre le bénéfice du RSA aux jeunes de 18 à 25 ans afin de leur assurer un filet de sécurité minimale, renvoyant à une montée en charge de la « Garantie Jeunes », renommée désormais en « contrat d’engagement jeune ». Mais cette annonce, loin de l’ambition initiale, ressemble à un pétard mouillé. Alors qu’un jeune sur cinq vit sous le seuil de pauvreté et qu’on dénombre à minima 850 000 jeunes sans emploi ni formation, seulement 400 000 places sont prévues dans ce dispositif, qui par ailleurs n’est pas adapté à toutes le situations. Encore une fois, vous êtes pris en flagrant délit de communication trompeuse. Sous dimensionnée, insuffisante dans son montant, la mesure exclut par ailleurs les étudiants qui continuent de grossir les rangs des banques alimentaires. Pour le reste, a contrario, il faut reconnaître que l’effort est notable concernant l’insertion par l’activité économique dont les crédits progressent de 150 millions d’euros. Quant à la stabilité des moyens accordés aux services de l’administration du travail, elle survient après quatre années successives de coupes dans les dépenses de fonctionnement et de réduction d’effectifs, alors que le travail ne se porte pas bien.

Le budget de cette mission, une fois de plus, ne nous permettra pas d’être au rendez-vous.

 

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