COVID-19 : une mobilisation démocratique et sociale pour faire face

Réaction au vote des projets de lois pour faire face à la crise du COVID-19

Le Parlement vient d’achever l’examen des projets de loi proposés par le gouvernement pour faire face la crise du COVID-19.

Elles se présentaient en deux volets.

Le premier porte sur quatre mesures budgétaires qui paraissent insuffisantes et ne font pas le tour des besoins, mais sans rien abandonner, je les ai votées parce qu’elles sont nécessaires.

Le deuxième volet institue l’état d’urgence sanitaire. Il paraît évident que des dispositions exceptionnelles sont nécessaires pour faire face, mais la volonté du gouvernement pose problème sur au moins trois points : la durée de l’état d’urgence sanitaire (1 mois au lieu de 12 jours pour l’état d'urgence classique) avec des pouvoirs très étendus sur les libertés publiques, l’absence de contrôle effectif du Parlement, les mesures antisociales donnant des pouvoirs supplémentaires au gouvernement et aux employeurs alors qu’il y a besoin de protections au moins autant qu’en temps ordinaires. J’ai voté contre ces dispositions parce qu’elles sont inadaptées et dangereuses, et dans le but d’envoyer au gouvernement et à la société un signal d’alerte.

Cette façon de réagir face à la crise accentue encore la pratique macronienne du pouvoir depuis 2017, avec les résultats que nous connaissons. L’état d’urgence sanitaire permet à l’exécutif de se doter de pouvoirs exorbitants et disporportionnés. Il marque le choix d’affirmer la domination des chefs, dans un exercice unilatéral du gouvernement, pour assurer notre salut. Ce n’est pas la bonne manière de faire. En temps de crise, tout en s’adaptant, il faut plus encore prêter attention à nos droits fondamentaux, à nos outils démocratiques et sociaux, à nos grands équilibres. C’est dans une mobilisation démocratique et sociale, consciente et consentie de toute la société que nous pourrons le mieux faire face.

C’est dans cet esprit qu’avec mes collègues, j’ai porté de nombreuses propositions pour que notre réaction collective soit à la hauteur de la gravité de la situation, sur les plans sanitaire, social, économique, démocratique.

Face à l’épreuve, mon engagement demeure plein et entier au service du bien commun.