Lettre à Jean-Christophe Moraud, Préfet du Vaucluse - 25/09/2017
Je me permets d'appeler votre attention sur un dossier que vos services connaissent : le projet de vente, par la municipalité de Bollène du stade situé dans le quartier de Bollène-Écluse.
Selon les informations dont je dispose, le stade a été cédé à la ville par la Compagnie nationale du Rhône, il y a plusieurs décennies.
Depuis la fermeture du centre social, il est le dernier équipement public présent au cœur de ce quartier populaire et excentré. Il est mis à la vente depuis un an par la municipalité pour une montant de 600 000 euros, cette dernière espérant pouvoir y réaliser une opération immobilière et commerciale.
Dès la mise en vente, les habitants du quartier soutenus par des élus, les enseignants et leurs organisations syndicales, et les parents d'élèves se sont mobilisés pour sauvegarder le stade. Le comité de défense qu'ils ont constitué, multiplie les initiatives pour alerter les pouvoirs publics et sensibiliser l'opinion publique. La presse locale se fait régulièrement l'écho des évolutions de ce dossier.
Pour justifier sa décision, la municipalité plaide le déficit d'utilisation. L'argument est jugé irrecevable par le comité d'une part, parce que la proximité avec l'école des Tamaris offre un accès direct et sécurisé aux élèves pour y pratiquer des activités sportives dans le cadre scolaire et péri-scolaire ; et d'autre part, parce que, l'Association jeunesse sportive culturelle bollénoise est prête à s'y installer et à y développer des activités visant à promouvoir le lien social et le bien vivre ensemble.
L'année dernière, votre prédécesseur avait dû intervenir dans la procédure de mise en vente puisque celle-ci avait été lancée par municipalité avant même que le déclassement du stade, inscrit au patrimoine public de la commune, ne soit approuvé par le Conseil municipal. Les conseillers municipaux devraient le faire lors de la séance du Conseil municipal de ce mardi 26 septembre.
Si elle est parfaitement conforme à la législation en vigueur, ce projet de vente n'en demeure pas moins difficilement acceptable pour les habitants du quartier et les usagers aux yeux desquels, il apparaîtra comme le dernier acte d'abandon par la puissance publique.
En outre, la disparition d'une installation sportive parfaitement équipée et prête à être mise en service rapidement, constitue un non-sens au moment où la France se prépare à accueillir les jeux olympiques de 2024.
Pour toutes ces raisons, Monsieur le Préfet, il convient d'agir pour la sauvegarde du stade de Bollène-Écluse.